Chapitre 3 — Les conditions et les tests logiques
Pourquoi utiliser des conditions ?
On peut comparer une condition à un feu de signalisation :
si le feu est vert, on avance ; s’il est rouge, on s’arrête.
De même, un algorithme exécute certaines instructions seulement si la condition est remplie.
Début
Lire âge
Si âge >= 18 Alors
Écrire "Tu es majeur."
FinSi
Fin
L’algorithme vérifie si l’âge est supérieur ou égal à 18. Si c’est le cas, il affiche un message. Sinon, il ne fait rien.
L’instruction SI…ALORS…SINON
Si condition Alors
instructions à exécuter si la condition est vraie
Sinon
instructions à exécuter sinon
FinSi
Cette structure est appelée conditionnelle car elle dépend d’un test : l’algorithme vérifie une condition avant d’agir. Si la condition est vraie, il exécute la première partie ; sinon, il passe à la seconde.
Début
Lire température
Si température \leq 0 Alors
Écrire "Il gèle !"
Sinon
Écrire "La température est positive."
FinSi
Fin
Ici, la variable température est évaluée. Si sa valeur est inférieure à 0, l’algorithme affiche « Il gèle ! ». Sinon, il affiche « La température est positive. »
Ce type de structure est appelé test binaire, car il n’existe que deux chemins possibles : un chemin pour la condition vraie, un autre pour la condition fausse.
L’instruction conditionnelle est donc une bifurcation : c’est comme un croisement sur une route. Selon la situation, l’algorithme choisit de tourner à gauche ou à droite, mais jamais les deux à la fois.
Début
Lire température
Si température \leq 0 Alors
Écrire "Attention, il gèle !"
FinSi
Écrire "Programme terminé."
Fin
Dans cet exemple, l’algorithme affiche un message supplémentaire uniquement si la condition est vraie. Si la température est de 10, aucune alerte n’est affichée, mais le programme continue normalement.
Cette manière de faire est très fréquente, car de nombreux cas ne nécessitent pas d’alternative spécifique. Elle simplifie la lecture et évite les branches inutiles.
Enfin, il est important de remarquer que la condition évaluée doit toujours être une expression logique. Autrement dit, elle doit pouvoir être vraie ou fausse. Par exemple :
Si âge >= 18 Alors
Écrire "Majeur"
Sinon
Écrire "Mineur"
FinSi
Ici, le test âge >= 18 est une expression logique : il renvoie Vrai si l’âge est supérieur ou égal à 18, et Faux sinon. C’est ce résultat qui décide du chemin pris par l’algorithme.
Les opérateurs logiques
Parfois, une seule condition ne suffit pas à décrire une situation réelle.
On veut par exemple tester si un nombre est dans un intervalle, ou si un élève a réussi ou est en rattrapage.
C’est là qu’interviennent les opérateurs logiques, qui permettent de relier plusieurs tests entre eux.
| Opérateur | Signification | Exemple | Résultat | | ---------------- | ------------------------------------------ | ----------------------------- | --------------------------------------- | | et | Les deux conditions doivent être vraies | x > 0 et x \leq 10 | Vrai si x est compris entre 0 et 10 | | ou | Au moins une des deux conditions est vraie | x \leq 0 ou x > 100 | Vrai si x est en dehors de l’intervalle | | non | Inverse le résultat de la condition | non(x > 5) | Vrai si x ≤ 5 |
Ces opérateurs permettent d’exprimer des raisonnements logiques :
- et correspond à une double condition obligatoire (comme "il fait chaud et il fait beau"),
- ou indique une alternative (comme "je prendrai du café ou du thé"),
- non renverse une affirmation (comme "je ne suis pas fatigué").
Début
Lire note
Si note >= 10 et note \leq 12 Alors
Écrire "Passable"
Si note >= 12 et note \leq 16 Alors
Écrire "Assez bien"
Si note >= 16 Alors
Écrire "Très bien"
Fin
Dans cet algorithme, chaque condition décrit un intervalle précis de valeurs pour note. Si la note est de 11, seule la première condition sera vraie ; si elle vaut 14, seule la deuxième s’applique ; et ainsi de suite. Cela montre que l’algorithme choisit dynamiquement le bon chemin en fonction des valeurs fournies.
Les opérateurs logiques permettent donc de rendre les tests plus expressifs, en rapprochant le raisonnement du langage naturel.
Les opérateurs logiques sont à la base de tout raisonnement informatique. Ils permettent à un programme de poser des questions complexes, d’analyser plusieurs situations à la fois et d’adapter son comportement selon les réponses obtenues.
Les conditions imbriquées et multiples
Exemple de condition imbriquée
Début
Lire âge
Si âge >= 18 Alors
Lire permis
Si permis = "oui" Alors
Écrire "Tu peux conduire."
Sinon
Écrire "Tu es majeur mais sans permis."
FinSi
Sinon
Écrire "Tu es mineur."
FinSi
Fin
L’algorithme pose d’abord une question (âge), puis une autre (permis) seulement si la première condition est remplie. C’est un raisonnement hiérarchique.
Exemple de condition multiple
Si note >= 16 Alors
Écrire "Très bien"
SinonSi note >= 12 Alors
Écrire "Assez bien"
SinonSi note >= 10 Alors
Écrire "Passable"
Sinon
Écrire "Insuffisant"
FinSi
Ici, une seule condition est vraie à la fois. Dès qu’une branche est exécutée, les autres sont ignorées.
Applications directes
Les conditions permettent à un algorithme de s’adapter à des situations variées.
Dans les exemples suivants, vous verrez comment elles peuvent être utilisées pour faire des choix logiques selon les valeurs saisies par l’utilisateur.
Exercice 1 :
Écrire un algorithme qui lit un nombre et affiche s’il est positif, négatif ou nul.
Début
Lire n
Si n > 0 Alors
Écrire "Positif"
SinonSi n \leq 0 Alors
Écrire "Négatif"
Sinon
Écrire "Nul"
FinSi
Fin
Entrée : -7 Sortie : Négatif
Cet algorithme commence par lire un nombre. Il teste ensuite trois cas possibles :
- Si la valeur est supérieure à zéro, elle est positive.
- Si elle est inférieure à zéro, elle est négative.
- Si elle n’est ni l’un ni l’autre, elle est forcément nulle (égale à zéro).
Ce type de structure est très courant : il permet de distinguer clairement des situations exclusives, c’est-à-dire des cas qui ne peuvent pas être vrais en même temps.
Pour s’en souvenir, on peut imaginer une balance :
- à gauche (valeurs négatives), le plateau descend,
- à droite (valeurs positives), il monte,
- au centre, la balance reste en équilibre (zéro).
Ainsi, l’algorithme agit comme une balance logique, déterminant de quel côté penche le nombre.
Exercice 2 : Écrire un algorithme qui lit l’âge d’une personne et affiche un tarif selon sa catégorie.
Début
Lire âge
Si âge \leq 12 Alors
Écrire "Tarif enfant"
SinonSi âge \leq 26 Alors
Écrire "Tarif jeune"
SinonSi âge >= 65 Alors
Écrire "Tarif senior"
Sinon
Écrire "Tarif plein"
FinSi
Fin
Entrée : 20 Sortie : Tarif jeune
Cet algorithme lit l’âge et choisit la catégorie tarifaire correspondante :
- Moins de 12 ans : tarif enfant
- Moins de 26 ans : tarif jeune
- 65 ans et plus : tarif senior
- Tous les autres âges : tarif plein
Le principe repose sur un enchaînement de conditions évaluées dans l’ordre. Dès qu’une condition est vraie, l’algorithme exécute l’instruction correspondante et ignore les suivantes.
Cela reproduit le raisonnement humain : « Si la personne est un enfant, je lui applique le tarif enfant. Sinon, si c’est un jeune, je lui applique le tarif jeune. Sinon, si c’est un senior, je lui applique le tarif senior. Sinon, c’est un adulte et je lui donne le tarif plein. »